L’importance du sprint en Rugby

Le rugby est un sport qu’on définit de combat mais aussi d’évitement. Ce qui permet à des joueurs aux qualités physiques bien différentes de s’affronter sur un même terrain. Avec l’évolution permanente des règles, le rugby est plus structuré. Il a vu ses acteurs devenir des athlètes aux mensurations de plus en plus impressionnantes. De 1987 à 2007 les joueurs ont pris en moyenne 6,38 kilogrammes et 1,09 centimètres (Sedeaud et al. 2012).

De nos jours, il existe différentes méthodes d’analyse d’une activité avec des outils technologiques de plus en plus perfectionnés. La modification des règles de jeu en 2003 a significativement modifié l’activité des joueurs. Il est important de saisir les exigences physiques de cette activité à travers la littérature. Cela nous permet de comprendre les enjeux du rugby moderne. La plupart de ces études, recensées dans le tableau 1, sont basées sur des enregistrements de données avec le système GPS. Les intensités, le championnat étudié et le nombre de joueurs analysés sont également précisés dans ce tableau.

De plus, avec l’essor économique qu’engendre la professionnalisation. Des joueurs et le rugby moderne chaque détail de la performance peut permettre de prendre l’avantage sur son adversaire. A l’heure où tous les entraînements sont filmés, décryptés et analysés avec l’aides d’outils technologiques. La préparation physique prend une place majeure dans l’activité rugby. Outre la distance totale parcourue par un joueur pendant un match. Le meilleur indicateur d’intensité est le métrage par minute des courses à haute intensité. Cunningham et al 2016 caractérisent le rugby à XV comme une activité moyenne de 3,2 et 7,3 m.min-1. Respectivement pour les avants et les trois-quarts à une allure supérieure à 18km.h-1.

Comme le montre les études d’analyse du rugby les plus récentes. La faculté à sprinter est déterminante dans un match sur l’ensemble des postes (Austin et al 2014). En effet, les essais sont le plus souvent la conséquence de courses réalisées à très haute vitesse pendant un match. Aujourd’hui, beaucoup d’études s’intéressent à développer la capacité à répéter des sprints (on définira ici un sprint comme une course supérieure à 85% de la vitesse maximale) mais peu s’intéressent au développement du sprint en lui-même.

Roberts et al (2008) décrivent le nombre de sprint par match selon le poste ainsi que la distance moyenne parcourue à cette allure. Les piliers et deuxièmes lignes réalisent en moyenne 4 sprints d’environ 15 mètres contre 6 sprints de 20 mètres pour des troisièmes lignes. Leurs homologues trois-quarts sont eux sur une moyenne de 12 à 15 sprints par match sur une longueur de 19 à 24 mètres en moyenne. L’analyse de mouvement du rugby de Deutsch et al. (2006) vient confirmer ces valeurs en indiquant que la majorité des actions de vitesse se produisent sur une distance de moins de 30 mètres.

L’accélération en ligne droite et l’habilité à se déplacer dans des schémas non linéaires sont des clés de performance en rugby. Et ce, quel que soit le poste occupé sur le terrain. Toutes les actions de jeu tant sur le plan offensif que défensif, doivent être réalisées aux vitesses les plus élevées possibles. Les joueurs doivent avoir la capacité de franchir un rideau défensif. Cela nécessite donc avoir la capacité de produire de fortes accélérations. Sur des distances de 20 mètres en moyenne (Delaney et al 2017).